"LA FAILLE "
d'Isabelle Sorente
(2015, éd. Lattès)

Adolescentes, l'évanescente Lucie et la brillante Mina se rencontrent ; de cette fusion naît une amitié passionnée. Le départ de l'une provoquera la rupture pendant une vingtaine d'années, la correspondance de l'autre demeurant sans réponse. Adultes, Lucie dans un premier rôle et Mina écrivaine se retrouvent. Le roman s'ouvre sur une histoire à rebours, une histoire d'emprise, de fascination, d'amour monstre.

Une histoire presque vraie, aux personnages doués d'une psychologie profonde. L’œuvre est dense, ne livre pas tout, tout de suite. La faille est aussi ce manque qui nous tient au long cours de ces 536 pages. Pour chacun des protagonistes, la filiation influe sur leur parcours, semble-t-il … Les premières lignes du roman énoncent ce qui va suivre : « je suis une femme coupable, a dit Lucie », « la vérité me fascine » affirme Mina. L’épaisseur des décors, l’étrangeté inquiétante d’un homme, les douleurs étouffées, tout contribue à l’atmosphère inquiétante de ce roman à la structure si particulière, nous déplaçant d’un temps à un autre, d’une voix à l’autre, questionnant sans cesse l’évènement et son influence. (Karine F.)